AccueilDiplomatie(s) capétienne(s)

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Publié le mardi 31 mai 2022

Résumé

L’objet de cette journée d’étude est d’organiser une table ronde de jeunes chercheuses et chercheurs sur la diplomatie des Capétiens, afin de questionner les champs de la diplomatie et des « relations internationales » du point de vue des rois de France et de leurs interlocuteurs, du XIIIe au début du XIVe siècle. Il s’agira de réfléchir aux singularités des diplomaties capétiennes et de déterminer le rapport des Capétiens au monde et aux autres puissances.

Annonce

« Par la puissance du Ciel éternel et par l’autorité du khan ! Voici nos paroles, celles d’Argoun, adressées au roi de France. L’année passée, tu nous as fait savoir ceci, par l’entremise de ton ambassadeur désigné par Mar Bar Sawma : " Si les guerriers de l’Ilkhan se mettaient en campagne en direction de l’Egypte, nous aussi nous nous mettrions en route et nous attaquerions ensemble." Nous donnons notre adhésion à ce que tu nous as fait dire. Nous prions le Ciel, et nous partirons en campagne dans l’année du Tigre (1290), dans le dernier mois de l’hiver ; et dans le premier du printemps, au 15e jour, nous tomberons sur le camp de Damas. »

Traduction des Archives Nationales, Musées des documents étrangers (AE/III/202)

Argumentaire

C’est par cette missive sur rouleau de papier coréen, rapportée à Philippe IV le Bel par le génois Buscarel, qu’en 1289, Argoun, Ilkhan de Perse, propose au roi de France une alliance contre les Mamelouks, ses rivaux et maîtres de l’Egypte. Le souverain mongol consacre ainsi l’envergure nouvelle de la dynastie capétienne parmi les principales puissances de la Chrétienté occidentale. Cet appel, en effet, n’a été relayé qu’à deux autres puissances chrétiennes, le pape Nicolas Ier et Edouard Ier d’Angleterre. C’est que, depuis le début du XIIIe siècle, l’influence des rois capétiens sur leur environnement proche et plus lointain a changé d’échelle. Philippe II Auguste a mis fin à l’empire plantagenêt après avoir accompagné Richard II Cœur de Lion en Terre Sainte, son fils Louis VIII le Lion a débarqué en Angleterre et s’est imposé dans le Languedoc lors de la Croisade des Albigeois. Louis IX devient l’arbitre de la Chrétienté avant de prendre deux fois la Croix, mourir à Tunis et gagner ainsi ses galons de saint. Son fils Philippe III le Hardi engage une Croisade contre le roi d’Aragon pour défendre l’héritage de son oncle, Charles d’Anjou ; il n’y gagne que la mort. En 1289, Philippe le Bel est donc à la tête d’un royaume à l’influence consolidée par la politique active de ses ancêtres. Mariages et héritages, affrontements et accords de paix, arbitrages et apanages, réseaux commerciaux, financiers, religieux, universitaires... sont les principaux outils qui permettent aux rois de France de dialoguer avec les autres, leurs vassaux, leurs voisins, leurs alliés et leurs ennemis, des îles britanniques au bassin méditerranéen et au-delà.

Le champ d’étude des diplomaties capétiennes est ouvert. La diplomatie renvoie aux activités de représentation, d’échanges et de négociations politiques, menées au nom d’un pouvoir auprès d’autres pouvoirs. La dimension capétienne de la diplomatie envisagée par cette Journée d’étude ne renvoie pas uniquement aux successeurs directs d’Hugues Capet jusqu’à l’avènement de la branche cadette des Valois en 1328 ; les fils cadets, devenus au gré des successions oncles puis cousins des rois capétiens, ont toute leur place. Par capétiens nous entendrons aussi les membres de la famille capétienne d’outre-mers et d’outre-monts : les filles de France en Angleterre, les Angevins de Sicile, ou les Courtenay de Constantinople. Nous focaliserons nos échanges sur un long XIIIe siècle, de Philippe II à Charles IV, car cette période se caractérise par une forte augmentation et une diversification des sources accessibles aux chercheurs.

L’intérêt des chercheurs sur les diplomaties des rois capétiens est ancien. Frantz Funck Brentano consacre sa thèse aux démêlés de Philippe le Bel avec le comté de Flandre. On peut reprocher à l’auteur des Origines de la Guerre de Cent Ans : Philippe le Bel en Flandres (1896) d’être trop partisan du roi et d’écrire sous le prisme des luttes sociales de son temps. Henri Pirenne, au contraire, pourfend les rois de France, responsables de tous les maux de la Flandre, souverains tyranniques et machiavéliques lors des négociations, dans son Histoire de Belgique des origines ànos jours. 1., Des origines à l’Etat bourguignon (1928). Depuis la fin des années 1970, les biographies sur les rois capétiens se multiplient : Philippe le Bel de Jean Favier (1978), Philippe Auguste et son gouvernement de John Baldwin (1994), Saint Louis de Jacques Le Goff (1996) etc. Plusieurs recherches récentes, inscrites dans le champ de la diplomatie et des « relations internationales » interrogent les rapports des Capétiens aux autres acteurs diplomatiques. Elles ont fait l’objet de rencontres entre chercheurs, de publications d’articles dans des revues spécialisées ou plus grand public, de publications d’ouvrages de synthèse et de thèses. On pourra mentionner ici deux synthèses récentes : Histoire de la diplomatie française de Françoise Autrand, Lucien Bély, Philippe Contamine et Thierry Lentz (2007), et Diplomatie et « relations internationales » au Moyen Age de Jean-Marie Mœglin et Stéphane Péquignot (2017). Les travaux des historiens sur les diplomaties capétiennes du règne de Philippe Auguste à celui de Charles le Bel sont nombreux, les thématiques variées. Pour ne citer que le règne de saint Louis, les chercheurs s’intéressent, entre autres, à ses croisades, ses traités de paix, ses projets d’alliance ou aux relations diplomatiques qu’il entretient avec d’autres cours – notamment l’Angleterre et la Castille – ; il en va ainsi, par exemple, de Yann Potin (article « Saint Louis l’Africain. Histoire d’une mémoire inversée » dans la revue Afrique et Histoire, 2003), David Carpenter (Henry III. The Rise to Power and Personnal Rule, 1207-1258, 2020) ou de Xavier Hélary (La Dernière Croisade. Saint Louis à Tunis, 2016).

L’objet de cette journée d’étude est d’organiser une table ronde de jeunes chercheuses et chercheurs sur la diplomatie des Capétiens, afin de questionner les champs de la diplomatie et des « relations internationales » du point de vue des rois de France et de leurs interlocuteurs. Il s’agira de réfléchir aux singularités des diplomaties capétiennes et de déterminer le rapport des Capétiens au monde et aux autres puissances. D’autres interrogations seront à l’ordre du jour : les fonds d’archives et les sources à disposition des chercheurs, les liens directs et indirects entre les acteurs diplomatiques, les rapports intra et inter-« nationaux » à l’œuvre au cours de la période, l’affirmation et la revendication de la filiation capétienne par les divers membres de la famille, au sein du Royaume et au-delà.

Modalités de soumission

Cet appel à communication s’adresse aux doctorants et post-doctorants en études médiévales, quelle que soit leur discipline. Les propositions de communications, sous forme d’un résumé de 300 mots (en français ou en anglais), accompagné d’une présentation des sources mobilisées et d’une courte bibliographie indicative, sont à proposer à l’organisateur : leojm.perret@gmail.com

avant le 17 juin 2022.

La durée des communications sera de 20-25 min. Elles seront suivies de discussions de 20-25 min. La journée se conclura par les communications de deux enseignants-chercheurs, Stéphane Péquignot (EPHE – Université PSL) et Xavier Hélary (Université Jean Moulin – Lyon 3).

Comité scientifique

  • Isabelle Guyot-Bachy
  • Xavier Hélary
  • Jean-Marie Mœglin
  • Stéphane Péquignot

Catégories

Lieux

  • Paris, France (75000)

Dates

  • vendredi 17 juin 2022

Mots-clés

  • diplomatie, relation internationale, Capétien, XIIIème siècle, France

Contacts

  • Léo Perret
    courriel : leojm [dot] perret [at] gmail [dot] com

Source de l'information

  • Léo Perret
    courriel : leojm [dot] perret [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Diplomatie(s) capétienne(s) », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 31 mai 2022, https://doi.org/10.58079/18zv

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