Depuis ces quinze dernières années, l’enseignement supérieur et la recherche ont été profondément bouleversés par toute une série de réformes qui induisent pression psychique et dégradation des conditions de travail et font émerger de plus en plus régulièrement la question de la souffrance au travail. À celles-ci s’ajoutent désormais des attaques, internes ou externes au champ académique, contre certaines disciplines et certains travaux suspectés d’être disculpants, politisés, voire contraires aux valeurs de la République. Cependant, il serait partiel de lier exclusivement la question de la souffrance des personnels de la recherche et de l’enseignement supérieur à des causes exogènes. Les rapports de domination entre les statuts, les corps et les disciplines constituent une clé d’entrée pour comprendre la spécificité des types de violence dans les organisations universitaires et académiques et leur analyse est ancienne.

Argumentaire

Depuis ces quinze dernières années, l’enseignement supérieur et la recherche ont été profondément bouleversés par toute une série de réformes qui induisent pression psychique et dégradation des conditions de travail et font émerger de plus en plus régulièrement la question de la souffrance au travail. À celles-ci s’ajoutent désormais des attaques, internes ou externes au champ académique, contre certaines disciplines et certains travaux suspectés d’être disculpants, politisés, voire contraires aux valeurs de la République. Cependant, il serait partiel de lier exclusivement la question de la souffrance des personnels de la recherche et de l’enseignement supérieur à des causes exogènes. Les rapports de domination entre les statuts, les corps et les disciplines constituent une clé d’entrée pour comprendre la spécificité des types de violence dans les organisations universitaires et académiques et leur analyse est ancienne.

Le colloque se tiendra uniquement sur site, les 9 et 10 juin 2022 à l'auditorium 150 du campus Condorcet, à Aubervilliers (face à la sortie du métro Front Populaire).

L'entrée est libre, sans inscription, et dans la limite des places disponibles.

Programme

Jeudi 9 juin 2022

9h30 – Accueil des participant.e.s

10h – S. Le Lay, O. Chambard « Peut-on jouer avec les organisations du travail comme un enfant joue au Kapla ? Quand les violences néolibérales rencontrent les violences du champ académique »

10h45 – 13h : Conditions de travail et souffrance au travail

Modération : Danièle Linhart

• Observatoire du travail – UCN « Documenter les conditions de travail à l’université lorsque l’institution détourne le regard : enjeux autour de la création d’un observatoire scientifique et militant »
• Bret, D. Serre, A.-C. Wagner « Diversité des configurations professionnelles et effets sur les conditions de travail. Les agents de nettoyage en sous-traitance à l’université »
• G. Delaval, E. Puissant, S. Saidoune « Stratégies institutionnelles de contournement du traitement des violences académiques : l’exemple des “dispositifs RPS” »

Déjeuner

14h30 – 16h : Violences sexuelles et sexistes

Modération : Pascale Molinier

• J. Guerreiro (Chargée de mission égalité et lutte contre les violences sexistes et sexuelles), C. Abry-Durand (chargée de mission égalité de genre à l’INSA de Lyon) – Présentation d’actions mises en place sur les VSS (ministère et établissement)
• M. Provansal « Les violences de genre dans les écoles d’art »

Pause 15mn

16h15 – 18h15 : Témoigner, réguler, performer

Modération : Aurélie Jeantet

• M. Le Guyader « Rendre compte de l’humain des sciences par l’ethnographie ‘performée’ »
• K. Benac « Le théâtre karibéen : sa troupe, son répertoire, son devenir » (Conférence-performance clownesque) - Regard extérieur : Céline Paringaux et Marine Sage

Vendredi 10 juin 2022

9h30 – Accueil

10h – 12h15 : Enseignement, injonctions et charge mentale

Modération : Florence Giust-Desprairies

• F. Debout « Faire ses premiers pas dans la communauté des EC et apprendre à “vendre n’importe quoi à n’importe qui” »
• Guichard « Accompagner l’étudiant.e à l’université : une charge mentale d’un nouveau genre »
• M. Potiron « Des effets d’une certaine violence “pédagogique“ ordinaire : histoire d’Edem »

Déjeuner

14h – 16h00 : Traiter la violence

Modération : Emmanuelle Savignac

• Bernard (médecin de prévention, USN), T. Fratti (membre élu au CHSCT ministériel), I. Lagny (médecin de prévention, U. Paris Cité), B. Nivard (Directeur d’une direction support d’une université, ancien responsable de service SPS), M. Pietri (psychologue du travail, U. Paris Cité)

Pause 15mn

16h15 – 18h30 : Relégations

Modération : Élise Marsicano

• F. Le Bayon « La socialisation professionnelle des doctorants en contexte académique : les effets socialisateurs différenciées des matrices disciplinaires en matière de violences institutionnelle et organisationnelle »
• M. Le Gagneur, J. Rodrigues Leite, O. Sipan « Doctorant.e.s, titulaires, même combat ? Les tensions et difficultés à être collègues au laboratoire »
• P. Fray « Les sciences économiques : du champ scientifique au champ de bataille »

18h30-19h00 : Synthèse

• C. Hamel, C. Soulié

Comité scientifique

• Clémence ABRY-DURAND (INSA de Lyon),
• Karine BENAC (LC2S, Université des Antilles),
• Corinne BERNARD (Université de la Sorbonne nouvelle),
• Hugo BRET (Cerlis, Université Paris Cité),
• Olivia CHAMBARD (CET-CNAM, Université Paris 1- Panthéon Sorbonne),
• Frédérique DEBOUT (CNAM, IPDT),
• Vincent de GAULEJAC (LCSP, Université Paris Cité), 
• Gwenaël DELAVAL (LIG Université Grenoble Alpes),
• Dominique DESJEUX (Centre Population et développement, Université Paris Cité), 
• Thierry FRATTI (Université de la Sorbonne nouvelle),
• Pierre FRAY (IDHES – ENS Paris-Saclay),
• Florence GIUST-DESPRAIRIES (LCSP, Université de Paris),
• Julie GUERREIRO (Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche),
• Ambre GUICHARD (Centre Emile Durkheim, Université de Bordeaux),
• Christelle HAMEL (INED),
• Aurélie JEANTET (CRESPPA-GTM, Université de la Sorbonne nouvelle),
• Isabelle LAGNY (Université Paris Cité),
• Flavie LE BAYON (Céreq, LEST, Université Aix-Marseille),
• Marianne LE GAGNEUR (IRIS-EHESS),
• Morgane LE GUYADER (LC2S, Université des Antilles),
• Stéphane LE LAY (IPDT), Pierre LÉNEL,
• Danièle LINHART (CRESPPAGTM, CNRS),
• Élise MARSICANO (SAGE, Université de Strasbourg),
• Mathias MILLET (CITERES, Université de Tours),
• Pascale MOLINIER (UTRPP, Université Sorbonne Paris Nord),
• Observatoire du travail (Université de Caen-Normandie),
• Bruno NIVARD (Université de la Sorbonne nouvelle),
• Marina PIETRI (Université Paris Cité),
• Sophie POCHIC (Centre Maurice Halbwachs-ENS, CNRS),
• Marie POTIRON (IPDT),
• Mathilde PROVANSAL (LMU,Munich),
• Emmanuelle PUISSANT (CREG Université Grenoble Alpes),
• Julie RODRIGUES LEITE (IRIS-EHESS),
• Samira SAIDOUNE (CUEF Université Grenoble Alpes),
• Emmanuelle SAVIGNAC (CERLIS, Université de la Sorbonne nouvelle),
• Delphine SERRE (Cerlis, Université Paris Cité),
• Océane SIPAN (IRIS-EHESS),
• Charles SOULIÉ (CESSP, Université Paris 8),
• Anne-Catherine WAGNER (CESSP, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne).